Les Cive, une culture à part entière
Récoltées pour leur biomasse méthanogène, les Cive ont désormais toute leur place dans les assolements. Mais attention, le choix de l’espèce, sa date de semis et de récolte doivent être bien réfléchis pour ne pas pénaliser les cultures de vente de la rotation.
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« Le respect de la réglementation reste le point d’entrée de l’utilisation des Cive en méthanisation, explique Cédric Bellec, technicien culture chez Soufflet Agriculture. En effet, le pourcentage de Cultures intermédiaires à vocation énergétique alimentant un méthaniseur ne peut pas dépasser 15 % du volume total. L’objectif étant de limiter la concurrence avec les cultures dites de vente. » Les Cive sont des espèces implantées entre deux cultures principales au sein de la rotation et récoltées pour leur biomasse méthanogène. Si l’enjeu reste donc de produire le plus de matière végétale possible, les agriculteurs ont le choix entre deux stratégies : opter pour des Cive d’hiver ou des Cive d’été. Bien évidemment, intégrer ces cultures dans la rotation ne doit pas impacter la conduite des cultures principales, ni leur productivité.
Cive d’hiver ou Cive d’été ?
Le choix de la date de semis des Cive dictera celui des espèces à implanter. « Pour les Cive d’hiver, le semis se fera au début de l’automne, poursuit-il. Le seigle, l’orge et le triticale font partie des espèces les plus fréquemment implantées à cette période. La récolte a lieu en fin de printemps, dès la formation des grains : c’est à ce stade que la teneur en amidon, principal critère recherché, est la plus importante. Récolter précocement permet par ailleurs de ne pas impacter la culture d’été suivante, notamment d’un point de vue hydrique. » Les Cive d’hiver produisent davantage de biomasse que les Cive d’été et affichent, en général, un rendement constant. D’où le choix de la majorité des agriculteurs d’opter pour cette stratégie car elle assure ainsi un approvisionnement sécurisé du méthaniseur. Se pose ensuite la question du profil des variétés à implanter. Il conviendra, de préférence, d’opter pour des plantes peu sensibles aux maladies, à la verse ou aux ravageurs, afin de limiter le recours aux intrants et ainsi, réduire les investissements. Les mélanges d’espèces répondent bien à ces problématiques. Selon les espèces, le rendement en matière sèche attendu peut, pour une Cive d’hiver, varier de 6 à 14 tonnes par hectare.
Les crucifères ? À éviter
Avec les Cive d’été, l’objectif est d’implanter des espèces au cycle court qui poussent rapidement et qui pourront, ainsi, être récoltées de bonne heure en bénéficiant de fenêtres météo adaptées. « Les agriculteurs optent le plus souvent pour un maïs ensilage, un sorgho, un tournesol ou un mélange de plusieurs espèces, à l’image de l’association tournesol/niger/sorgho, précise Cédric Bellec. Le choix des couverts végétaux peut également être une alternative mais attention, toutes les espèces ne sont pas adaptées à la méthanisation. Ainsi, les crucifères, qui libèrent du soufre, sont à éviter. Avec les Cive d’été, le rendement en biomasse est plus aléatoire : il varie de 5 à 10 t/ha.
Le stockage tampon, une étape incontournable
Une fois récoltées, les Cive doivent passer par un stockage tampon. « Une matière fraîche, tout juste récoltée, se compose de 70 % d’eau, rappelle-t-il. La date de récolte est donc capitale. Car plus la biomasse sera collectée au « bon » taux de matière sèche, moins il y aura d’écoulement de jus lors du stockage et plus la concentration d’éléments méthanogènes sera importante. »
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